FONDS DES AIDANTS

Pascale, aidante de sa mère de 90 ans témoigne : « En fait, je vis sa vie. Le temps et surtout l’esprit sont monopolisés. Être aidant est un travail physique et psychologiquement très éprouvant. Il faut être d’une extrême patience. C’est le don de soi. Mon amour pour ma mère m’aide à surmonter ces difficultés. »
Soutenir les aidants : un enjeu majeur
L’aidant est une personne qui aide régulièrement et à titre non professionnel un proche en perte d’autonomie (maladie, grand âge, handicap, addictions…). Comme le dit Pascale c’est une épreuve mais aussi une joie. Motivé par l’amour, l’affection ou le devoir, l’aidant ne se reconnait pas forcément comme tel car cela semble naturel : c’est un défi majeur car les aidants sont des personnes vulnérables et invisibles.
Qui sont les aidants ?
8 à 11 millions d’aidants en France soit 1 Français sur 6.
- 90 % aident un membre de leur famille.
- 53 % aide un proche âgé, 36 % un proche malade, 23 % un proche avec handicap.
- 51 ans : âge moyen.
Jusqu’à 20 heures d’aidance par semaine pour 77 % des aidants, 60 % du temps pris sur la famille et 57 % sur les loisirs et 16 jours d’absence pour les salariés 47 % ne se reconnaissent pas comme « aidants ».
Quel impact de l’aidance ?
L’aidance génère de la vulnérabilité
- 1 aidant sur 2 se sent seul dans son rôle.
- L’aidance a un impact négatif sur le moral pour 69 % et sur la santé pour 53 % des aidants.
- 62 % des aidants se sentent épuisés et surmenés.
- 40 % n’en parlent jamais à leur entourage.
- 33 % des aidants décèdent avant l’aidé.
L’aidance impacte la vie professionnelle
- 58 % des aidants ont une activité professionnelle.
- Temps consacré en moyenne par les salariés aidants : 8,6 heures par semaine soit 1 journée par semaine.
- 2/3 des salariés en situation d’aidants estiment que leur situation a un impact sur leur vie professionnelle.
- 45 % des aidants assurent que leur situation a un effet sur l’organisation de leur travail, 44 % sur son efficacité et pour 43 % sur sa qualité.
Compte tenu du vieillissement de la population française et de la pénurie de personnel soignant, nous sommes tous appelés à être aidant d’un parent, d’un époux, d’un enfant, d’un ami avec des pathologies diverses : cancer, problèmes psychiques, addictions, maladies dégénératives, accident.
Comme le dit Bertrand, aidant de son épouse qui a eu un accident grave, « il faut tenir humainement ». L’aidant doit prendre aussi et surtout soin de lui pour continuer à accompagner son proche dans la durée. Bernard dit que l’aidant doit comprendre ses émotions (inquiétude pour l’avenir, colère face à la situation, frustration à l’égard de nos limites, stress, culpabilité…) pour identifier ses besoin.
Quels sont les besoins des aidants ?
- « Être écoutés et compris » par des personnes « ressources » qui connaissent ou ont vécu cette expérience comme des psychologues ou des pairs aidants. La parole se libère pour partager avec d’autres les moments rencontrés avec l’aidé de joie et d’épreuve, de trouver des solutions pour tenir, de s’exprimer, de parler de soi pour « poser les valises ».
- Assister à des formations ou des ateliers de sensibilisation à la maladie, son évolution, les aides disponibles, le comportement à adopter dans certaines situations, prévenir l’épuisement, échanger avec le monde médical…
- Le répit pour se ressourcer à travers des activités avec d’autres aidants par exemple, des vacances ou séjours adaptés (aidant seul ou avec le proche aidé), des moments dans une maison de répit, un remplacement à domicile pendant quelques heures.
Sources
Les chiffres mentionnés ici reposent sur des sources multiples et reconnues, que nous vous invitons à consulter ci-dessous.
(c) Laure Playoust