Réflexion en poésie sur la crise sanitaire actuelle

La crise inédite que nous traversons actuellement doit susciter l’entraide, l’attention aux plus fragiles mais peut aussi nourrir notre réflexion. Ce poème écrit par l’un de nos donateurs en témoigne.

COVID-19

Oh tu n’es pas grand-chose et pourtant tu es là.
Qui t’a donné naissance ? En lisant la Genèse
Je n’ai pas vu ton nom. Aujourd’hui qu’à Dieu plaise
De t’attirer à Lui dans son grand au-delà.

Hier l’homme croyait être superpuissant,
Plus fort que son voisin et pour bien le prouver
Il construisait des tanks, des avions, des fusées
Et de toutes ces guerres  il en était jouissant.

Et puis tu es venu et tes vingt nanomètres
Ont conquis peu à peu les rivages du monde.
Les puissants prenaient peur et leur belle faconde
Tombait et l’on voyait qu’ils n’étaient plus les maîtres,

Maîtres en nommant progrès ce qui était dérive,
Maîtres en violant l’histoire écrite dans nos gènes
Maîtres en nous infusant ce qui en fait aliène
Maîtres en faisant croire aux réalités fictives.

Tu es le tout-petit et te moques des Grands
Tu passes à travers le gros billet de banque,
Les riches s’aperçoivent enfin que ce qui manque
C’est la santé de tous avant d’être, eux, mourants.

Tu es le tout-petit mais non pas l’éphémère,
Tu sautes en nos poumons qui ne peuvent inspirer
Et nos esprits savants qui croyaient diriger
Constatent que leurs buts n’étaient que des chimères.

Quel homme va pouvoir en fin de pandémie
Infléchir nos actions vers le bonheur réel,
Supprimer l’inutile et garder l’essentiel,
Clore toutes les guerres, tous se disant amis ?

ONU lève-toi de ton sommeil profond,
Arrête tes palabres dont le monde se rit.
Tes recommandations, qui ce jour s’en soucie ?
Qu’en ton sein soit le Juste et non pas le bouffon.

Aujourd’hui les lobbys sont chez eux confinés.
Demain ils reviendront et le sourire aux lèvres
Diront que grâce à eux a disparu la fièvre,
Que tout doit, comme avant, vite recommencer.

Oubliés tous les morts dedans nos hôpitaux,
Oubliés les soignants, médecins, infirmiers,
Oubliés les gardiens, gendarmes, policiers
Oubliés tous ces gens fauchés beaucoup trop tôt,

Tous qui ont eu courage, force et abnégation
De rester au travail préservant la Nation
Quand d’autres s’enfuyaient à grandes enjambées
Craignant d’être comptés parmi les macchabées.

Si tu es à ce jour heureux d’être vivant
Respecte et viens-en aide aux familles en deuil,
Change ta vie future, fais que le monde veuille
Voir que le tout-petit est parfois important.

Jehan de La Source – 26 mars 2020