Projets soutenus par les fondations privées

Réinsérer les sortants de prison

Pour de nombreux repris de justice, la libération est souvent une seconde peine, et la société un juge impitoyable. 93 000 personnes sortent chaque année de prison en France, dont 80 % sans accompagnement. En 2021, la Fondation Notre Dame s’est portée vers ce public. Grâce au concours de six fondations privées, plus de 200 000 € ont été alloués au développement des programmes de suivi, de reconstruction psychosociale et d’insertion en faveur des détenus et sortants de prison.

Professionnaliser pour réinsérer

C’est une réalité : l’étiquette d’ex-détenu constitue un frein à l’insertion. Faute d’un accompagnement suffisant, beaucoup échouent à trouver un emploi et basculent dans des situations précaires, propices à la récidive. Alors, comment opérer la transition entre « dedans » et « dehors » ?

Face à cette problématique, l’association l’Îlot s’est armée d’un programme complet d’Insertion par l’Activité Économique (IAE), afin que des personnes sortant de prison ou encore sous main de justice puissent reprendre confiance en elles, retrouver une activité économique et assumer un rôle citoyen. Ses chantiers d’insertion permettent aujourd’hui à 57 salariés d’acquérir des savoir-faire concrets (restauration, mécanique, menuiserie, etc.) et des savoir-être en entreprise qui les réhabilitent aux yeux des employeurs. En 2021, l’association a obtenu le soutien des Fondations Eleos, Sainte Foy, Cesarini, Marie-Eugénie Rose et de la Fondation des Flandres pour développer ses Ateliers Qualification-Insertion (AQI) en Île-de-France et dans la Somme, améliorer son offre d’hébergement et renforcer ses démarches de suivi adapté à ces bénéficiaires.

Atelier carosserie
Projet Semi-liberté

De prisoner à wakeur : un éveil à la vie en société

Depuis 2014, l’association Wake Up Café accompagne des détenus et sortants de prison motivés vers une réinsertion durable et sans récidive. Sa méthode allie aide matérielle (insertion logement, retour à l’emploi), soins médicaux (suivi psychologique et en addictologie) et création de lien social via la communauté des wakeurs, lieu d’écoute, de partage et d’entraide. En 2021, l’association a ouvert deux nouveaux sites à Marseille et à Sèvres avec le soutien de la Fondation Ad Astra. Elle a également pu compter sur le mécénat de la Fondation Chemins de Culture pour capitaliser sur les divers ateliers artistiques prévus dans son programme de remobilisation en vue d’une insertion socioprofessionnelle globale. Selon Clothilde Gilbert, fondatrice, il y a encore beaucoup à faire : « Dans un monde figé, où les conséquences économiques de la crise du Covid-19 commencent à se dessiner sur le long terme, quelle place reste-t-il à ceux qui étaient déjà hors système ? » Engagée dans ce contexte, l’association souhaite créer un nouveau site dans les Hauts-de-Seine en 2022.

Une fin de vie rythmée par le rêve, l’accompagnement et l’Espérance

Dans les établissements EHPAD de Chemins d’Espérance, même les plus âgés ont le droit de rêver. L’accompagnement vers la fin de vie y adopte d’autres formes que celle – inévitable – de la médicalisation. Fidèle à ses principes, l’association a lancé le projet « Vis mon rêve pas s’age en famille » pour permettre aux résidents de réaliser un rêve qu’ils ne croyaient plus possible, aux côtés d’un ou plusieurs proches, dans un esprit de solidarité et de partage entre générations. Ainsi Sœur Bernadette, résidente de l’EHPAD Bethléem à Paray-le-Monial, a-t-elle pu revoir sa famille au Havre et se remémorer des souvenirs d’enfance malgré sa maladie d’Alzheimer.

Cette expérience, menée grâce au soutien de la Fondation Marie-Eugénie Rose, est essentielle d’un point de vue humain, spirituel et relationnel. Elle resserre les liens familiaux, favorise le « deuil blanc* » des proches et dissipe la mélancolie des âmes face au déclin de la vieillesse.

En 2021, l’association a également reçu l’aide des Fondations Eleos, Ad Astra, Parrhesia et Fratelli Tutti pour déployer une démarche de soins palliatifs en EHPAD.

* Type de deuil ressenti lorsqu’une personne atteinte d’un trouble cognitif comme la maladie d’Alzheimer ne manifeste plus la même présence mentale ou affective que par le passé.

Photos : © Wake Up Café – L’Îlot – Chemins d’Espérance

Faire grandir la jeunesse

L’accompagnement des jeunes en difficulté dans leur réussite scolaire et leur développement personnel fait partie des priorités de la Fondation Notre Dame depuis sa création. À Paris et en Île-de-France, plusieurs fondations soutiennent des actions éducatives basées sur la découverte de nouvelles activités et la poursuite de projets artistiques et culturels.

  • Situé au cœur de l’éco-quartier Clichy-Batignolles (17e), le CEPIJE Ozanam a construit son projet associatif sur l’accueil et l’accompagnement des jeunes à travers de nombreuses activités hebdomadaires. Le programme « Sors de ta bulle », soutenu par la Fondation Carlos Pierre Bouvet, encourage l’ouverture d’esprit des jeunes qui ne sont, pour la plupart, jamais sortis de leur quartier.
    Des ateliers de danse, des cours de pâtisserie et des sorties culturelles font partie des actions proposées à une soixantaine de jeunes en difficulté, âgés de 13 à 19 ans.
  • Les écoles du réseau Espérance Banlieues, situées dans la proximité de quartiers prioritaires, accueillent plus de 900 élèves.
    L’enjeu est double : prévenir le décrochage scolaire dès le plus jeune âge et favoriser l’intégration des jeunes dans la société.
    Quatre fondations (Parrhesia, Annie Beauchais, Eleos et Robert Jeanteur) soutiennent les projets éducatifs de plusieurs écoles dans les villes d’Asnières-sur-Seine (92), Argenteuil (95) et Sartrouville (78).
    La configuration des bâtiments et des espaces modulaires financés accompagne le modèle proposé par ces écoles. Celui-ci repose sur des méthodes d’enseignement personnalisé et des cours en petits effectifs.
  • À Asnières, le soutien de la Fondation Parrhesia va en particulier permettre aux élèves de découvrir les arts du spectacle vivant.
    La Fondation des Flandres soutien également la rénovation de fenêtres et les équipements pour l’ouverture d’une petite section de maternelle du cours La Cordée de Roubaix.

Un toit pour apprendre

Les conditions matérielles des écoles sont désastreuses au Laos. Nombre insuffisant d’enseignants qualifiés, matériel pédagogique déficient, bâtiments en mauvais état… tout manque pour permettre aux enfants d’apprendre à lire et à écrire à l’abri, dans de bonnes conditions.

Un rêve devenu réalité pour les enfants d’un petit village situé au sud du pays où une nouvelle école a été financée grâce au soutien de la Fondation Gabrielle.

Le bâtiment précédent était dans un triste état : toitures trouées, bois dévoré par les termites, sols en terre battue et boueux… L’achèvement des travaux, au printemps 2021, a permis aux élèves de faire leur rentrée scolaire au mois d’octobre. L’unique personne qui gérait l’enseignement de 50 élèves rassemblés dans une seule classe a depuis été rejointe par un deuxième enseignant.

Photos : © DR – CEPIJE Ozanam – Espérance Banlieues

Distribution alimentaire

Durement affectées par la crise, les associations doivent faire preuve d’agilité pour répondre à la demande croissante des personnes en situation de précarité. Grâce au soutien de la Fondation Sainte Foy, trois d’entre elles ont ainsi pu faire évoluer leur activité afin d’assurer des opérations de distribution alimentaire.

Avec l’arrêt des repas partagés, la Soupe Saint-Eustache (1er) a dû s’équiper en contenants écologiques et fermés pour distribuer la soupe et les repas. Face à l’urgence, la Bagagerie d’Antigel (15e) a, de son côté, mis en place une distribution de denrées pour nourrir les accueillis qui a nécessité l’achat de produits alimentaires et d’hygiène. La fondation a également accompagné la création du Relais Fraternel (13e) pour distribuer des colis alimentaires à 95 familles du quartier.

De son côté, la Fondation Saint Vallerin a financé l’achat de deux congélateurs pour l’association Clément Myionnet (18e). Destinés à stocker les produits permettant de constituer des colis alimentaires, les congélateurs existants arrivaient en fin de vie, au terme de de 15 ans de service.

La fondation a aussi soutenu les aménagements réalisés dans le cadre de l’opération Hiver Solidaire sur la paroisse Saint-Antoine des Quinze-Vingt (12e). Des achats de matériel et d’équipements rendus nécessaires en raison de la pandémie.

Photos : © DR – Charles Plumey

Urgence au Liban : quatre fondations engagées aux côtés de nos partenaires à Beyrouth

2020 a été encore une année fort sombre pour le Liban, notre pays grand ami. Il traverse une profonde et grave crise économique, sans compter l’impact de la crise sanitaire du Covid-19.

Grâce à un partenariat très établi entre la Fondation Notre Dame et l’Œuvre d’Orient, la Fondation H. a choisi d’apporter son concours à la mise en place d’une unité respiratoire à l’Hôpital du Sacré-Cœur tenu par les Filles de la Charité à Hazmieh.

Puis, le 4 août dernier, l’explosion dans le port de Beyrouth a frappé le pays. Cet hôpital, bien que touché par la catastrophe, présente l’intérêt d’être à proximité de Beyrouth tout en étant encore « relativement » opérationnel. Il était important de lui offrir les moyens de se remettre rapidement en état de fonctionnement pour faire face à l’afflux de nouveaux patients. La Fondation Sainte Foy a donc participé au financement d’un générateur électrique, en remplacement de l’ancien mis à mal par les conséquences de l’explosion.

La Fondation Saint Vallerin ainsi que la Fondation Annie Beauchais soutiennent des projets pour venir en aide aux familles et aux établissements scolaires fragilisés par les difficultés économiques.

Hôpital
Hôpital

Notre-Dame : les apôtres sauvés des flammes

Une étape importante a récemment été franchie pour l’avancement du chantier de la Cathédrale. Le découpage de l’échafaudage sinistré s’est achevé en novembre.

À l’intérieur de l’édifice se dressent des échafaudages destinés à soutenir les voûtes endommagées. Ils serviront ensuite pour les travaux de restauration qui pourraient débuter au printemps après les études de diagnostic. Mais déjà, deux chapelles test, Saint-Ferdinand et Notre-Dame-de-Guadalupe, sont en cours de restauration. Les premiers résultats des nettoyages sur les pierres et les décors peints sont spectaculaires.

restauration des chapelles de Notre-Dame

Pendant ce temps, le chantier de restauration des seize sculptures (douze apôtres et quatre évangélistes) autour de la flèche détruite se poursuit dans les ateliers Socra à Périgueux. Retirées par hélitreuillage quelques jours avant l’incendie du 15 avril 2019, les statues en cuivre sont des miraculées. Une fois nettoyées et étudiées, elles sont progressivement transférées à la Cité de l’architecture et du patrimoine.

Saint Jude, restauré grâce au mécénat de la Fondation Frédéric de Sainte Opportune, a rejoint la galerie de moulages à l’automne. Une visite de l’atelier de restauration avait été organisée avec son fondateur en mars 2020.

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Statues de Notre-Dame
Statue de Notre-Dame

Photos : © DR – Patrick Zachmann / Magnum Photo – FND – Pascal Lemaitre